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Publié par Roldan

Une seule fois, je suis tombé à la mer. J'ai voulu faire une manoeuvre à l'avant lors d'un virement de bord. C'est arrivé bêtement comme toujours. Au moment de virer, mon écoute de génois s'était pris dans le taquet d'amarrage avant. Je suis allé la décoincer quittant mon poste de barre confié à mon pilote automatique. Arrivé sur la plage avant, d'une main je tenais la filière et de l'autre mon écoute. Au moment où j'allais décrocher l'écoute, qui avait fait un noeud sur le taquet,  le bateau a pris un coup de roulis et je suis passé par dessus bord arrachant au passage la filière. C'est arrivé en une fraction de seconde. Par chance, je tenais toujours l'écoute dans ma main qui s'est déroulée le long de la coque tirée par mon poids dans l'eau. Le bateau filait un bon 5 noeuds sous pilote. Je glissais le long de la coque toujours accroché à mon écoute comme un poisson au bout de l'hameçon. Quand je suis arrivé au tableau arrière, en allongeant le bras hors de l'eau, j'ai attrapé l'échelle de bain, repliée sur la jupe arrière, pour me hisser sur le bateau. Plus de frayeur que de mal. 

Des cas comme çà, il en arrive malheureusement souvent. Des fois, çà se passe bien comme Florence Arthaud tombée à la mer au large du Cap Corse. Elle naviguait seule à bord de son voilier. Elle été repêchée par les secours en état d'hypothermie. C'est grâce à son téléphone portable rangé dans un sac en plastique qu'elle a appelé les secours via le CROSS-Med. 

Dans la course du Figaro, nombreux skippers ont eu de la chance de se faire récupérer en mer par d'autres concurrents en course. Les uns qui avaient une VHF portable en poche, d'autres un appareil de localisation. Alain Gautier, lui, il en a fait les frais deux fois. Lors de la course du Figaro où il est passé par dessus bord par petit temps. Il voulait retirer des algues pris dans son safran, sa main a glissé sur le balcon et Alain a plongé dans l'eau. Il a essayé de nager vers le bateau qui s'éloignait, s'est déshabillé complètement pour aller plus vite mais rien à faire restant plus de 45 minutes à la poursuite de son bateau. Fatigué, sur son passage, il s'est reposé sur une planche de bois et la chance a voulu qu'un concurrent était sur sa route. Alain a eu aussi une mésaventure sur le Vendée globe en passant par dessus bord en restant accroché au bateau par le bras.

Une petite pensée à ces skippers perdus en mer. Plus spécialement Dominique Guillet skipper à bord de 33 export (Raph) dans la première course autour du monde et c'est dans les 40eme rugissants lors d'une tempête que Dominique  fût enlevé par une lame alors qu'il effectuait une manoeuvre sur le pont. Et çà m'avait marqué puisqu'il était d'Angers, ma ville natale. J'ai appris deux choses. Bien connaître son bateau pour affronter les tempêtes et se méfier des coups de roulis du bateau. 

Et oui, malgré les harnais, les chandeliers, les balcons et lignes de vie, la chute en mer est un accident fréquent. Heurté par la bôme(Tabarly), glissade sur le pont, ne sais pas nager ( c'est souvent le cas), malade en mer et se penche par dessus bord pour vomir, manœuvre dans le gros temps, etc... Les chances de survie dépendent d'un certain nombre de facteurs mais la cause principale de la noyade est l'hydrocution.     

 

L'homme à la mer.L'homme à la mer.
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