Avant un coup de vent !
Dernièrement, il y a eu plusieurs coups de vent qui ont provoqué de gros dégâts sur les bateaux ou des naufrages alors que le bulletin météo annonçait des orages. Que faire ?
Pour parer ce genre de mésaventures qui arrivent tres souvent l'été surtout au mois d'août, dans des zones de fortes concentrations de bateaux, je vous propose quelques conseils à partager. La première recommandation est de bien connaître son bateau. En location, on n'a pas beaucoup de temps, c'est vrai. Mais, au moins, je prends le temps de tout ranger avec chaque chose à sa place et le tout bien arrimé. J'ai un plan numéroté de tout de qui est à bord par famille d'objets. C'est important pour la suite. Je dois savoir en priorité où se trouve le matériel d'urgence ( pharmacie, lampes, gilets de sauvetage). Avant de partir en mer, je prends le temps de partager avec ma famille ou l'équipage d'amis ce qu'il faut faire en cas de coup de vent, d'homme à la mer et de naufrage. Donner à chacun une responsabilité en expliquant exactement leur rôle et le mode d'emploi : quelqu'un à la barre, un autre à la manoeuvre, un autre à la VHF, un autre à la veille extérieure et surtout un seul chef de bord qui dirige l'opération.
En général, une avarie à bord est liée à 75% d'un manque de prévoyance, de panique et de contrôle du bateau. Par exemple, cela m'est arrivé, ayant choisi un beau mouillage bien abrité pour la nuit, je m'assure de la météo à venir. S'il y a des orages à venir, je commence par regarder la situation autour du bateau. Si je dois quitter le mouillage en urgence, j'aurais une vision claire autour de moi. Je m'écarte des bateaux trop prés et je vérifie mon mouillage en laissant une longueur de chaine d'au moins 50 m en secours. Avant la nuit, le bateau doit être rangé et tout doit être bien arrimé. L'annexe et son moteur dans leur logement sinon cela peut devenir un boulet en cas de coup de vent. Et surtout, en cas de doute, faire une veille de nuit toutes les deux heures.
A tout moment, je dois y voir claire sur le pont. Sur les bateaux de série, il n'y a pas d'équipements d'éclairage adaptés à la navigation nocturne excepté les feux de navigation. Autrefois, par la force des choses, les marins se débrouillaient à manoeuvrer sous les grains avec leur seul sens marin, leur agilité et une connaissance parfaite de leur bateau. Mais aujourd'hui, on a tout ce qu'il faut pour s'éclairer. A bord, il est primordial d'avoir des lampes torches qui fonctionnent pouvant s'attacher au poignet, des frontales puissantes pour marcher sur le pont, identifier un cordage, défaire un sac de noeuds et avoir à portée de main un projecteur de pont pour se déplacer dans un fort coup de vent. De plus, braqué sur les voiles, un projecteur mobile branché sur la batterie permet de localiser la position du bateau.
Alors, avec mon expérience ayant subi de forts coups de vents imprévisibles, j'en ai conclu qu'il y avait deux solutions pour minimiser les dégâts. Avant le coup de vent, rallonger la ligne de mouillage au maximum ( mes 50 m de chaines supplémentaires), équiper et rassurer l'équipage, tout éclairer avec les lampes torches pour être visible de loin, allumer le moteur et assurer une veille permanente avec gilets de sauvetage. Et surtout ne pas quitter le navire.
Sinon, si je vois que j'ai le temps de fuir, quitter le mouillage au plus vite au moteur pour prendre le large. C'était le cas du tsunami à Pucket. Beaucoup de bateaux sont partis au large avant le déferlement de la vague meurtrière.
Pour résumer, le secret pour parer un fort coup de vent, c'est une parfaite préparation du bateau dans les moindres détails, ne pas quitter le bateau et être patient...