Chronique sur les îles en France

Des îles pittoresques de la Bretagne sud et du nord en passant par la corse, j'ai appareillé dans les petits ports et mouillages de la plus petite à la plus grande, de la plus proche à la plus éloignée, nouant contact avec les gens du coin, au ciel peuplé de goélands et un bol d'air iodé de bonheur.

On connait tous les noms des îles de notre belle France qui ont chacune leur âme et leur différence. Chausey, située en face Granville en Normandie et non une île anglo-normande, se démarque par sa dimension entre marée haute et basse, sans route ni voiture, des courants marins pouvant faire peur à un bon navigateur, véritable jardin où pousse des magnolias, orangers, oliviers, figuiers. Prés de la chapelle, la belle maison de Marin-Marie. Il y a Aurigny, Jersey, Serq, Guernesey qui sont des îles anglo-normandes avec leurs falaises abruptes noyées d'ajoncs et leurs petits mouillages calés entre des falaises édentées.

En Bretagne nord, les îles de Brehat, Batz, Ouessant, Sein, Molene sont des îles robustes face au mauvais temps, magnifiques mais rudes l'hiver car on frémit de peur quand on les approche. En bretagne sud, Les Glénans, Groix, Houat, Belle-île, Hoedic se rejoignent comme dans les îles des Cyclades en Grece. On cabote d'île en île dans la journée et chaque bateau trouve facilement son petit coin de paradis. Les îles du Ponant sont douces l'été et rudes en hiver. Personnellement, ce sont les grandes plages de Houat et des Glénans que je préfère. Toute l'année, on s'y sent bien en sécurité. Elles ne déméritent pas celles de la Méditerranée. Le silence suit la présence du vent.

Et puis, il y a l'île de Noirmoutier avec son mouillage au bois de la Chaize et la surprenante 'île d'yeu qui est la plus éloignée des côtes de la France exception de la Corse. Tout le charme de la Vendée. La gastronomie est au tableau d'honneur comme sur l'île de ré en face la Rochelle qui ne manque pas de charme et d'exotisme. Les petits ports asséchés, les plages qui manquent à La Rochelle, les circuits vélo, les visites dont le musée de la marine de St Martin Ernest Cognacq, les sauniers, les files de voitures sur le pont, les clochers-amers et le grand phare de Ré au bout de l'ile face au grand océan pour y voir passer les baleines. On s'y attarde pour tout voir et tout sentir. Les îles d'Aix et Oléron, lumineuses où la pêche est l'activité principale. On a l'impression de naviguer ailleurs dans des coins perdus ou seuls les plaisanciers avertis se retrouvent pour jouer les mousquetaires et Napoléon.

Et puis, les îles de Provence, les Embiez qui cachent son trésor non loin de Sanary grace à Paul Ricard, Porquerolles et Port Cros, des écrins de beauté face à Hyeres. Et les îles de Lérins avec son monastère face au festival de Cannes et la Corse bien sûr, la plus grande, la plus étonnante, la plus chaude et la plus tourmentée.

Parmi toutes ses îles magiques, il y en a d'autres, plus petites mais encore plus belles comme les Minquiez au delà de Chausey qui raconte sa propre histoire, Herm dont l'accès est difficile pourtant les plages sont belles à en croquer, Les sept-îles et leurs milliers d'oiseaux, Fort Boyard imprenable, Méaban à la porte du Golf du morbihan, l'iles aux moines et Ars comme des soeurs jumelles où se retrouvent les capitaines au long cours, Bendor face à Bandol et les Frioul devant Marseille, base de voiliers de régates.

Bonne navigation dans les îles du bonheur..