Les Quarantièmes Rugissants
Dans l'hémisphère sud, la mer est l'une des plus dure du globe; des vents majoritairement d'ouest qui soufflent dans l'océan austral dont les latitudes se trouvent entre le 40e et 50e parallèle. Appelés aussi les quarantièmes hurlants, noms donnés par les marins de l'époque du commerce entre l'Angleterre et la nouvelle-zelande, ces vents redoutés peuvent lever une mer violente et formée.
Depuis 1994, l'administration des Terres australes et antarctiques françaises ouvre la possibilité à un nombre limité de visiteurs de découvrir cette mer lors de quatre rotations annuelles du Marion Dufresne. Ce grand bateau opére avant tout la logistique entre les îles, acheminer du personnel, des vivres et du matériel. Un ami a participé à l'opération d'une rotation entre les îles de Crozet, Kerguelen, Amsterdam, Tromelin, Glorieuses, Juan de Noava, Bassas de India, et Europa et a été vraiment impressionné par les vents violents; la neige, les icebergs et la mer forte. Une place à bord coute 8789 euros en double partagée ou individuelle 17 340 euros. Plus de détail sur le site Marion Dufresne.
Sinon, il faut voir entre autres le film de Jacques Perrin, les quarantièmes rugissant pour se donner une idée des conditions de mer sur un bateau de plaisance ou alors lire de nombreux ouvrages de marins d'autrefois, comme celui d'Alain Grée, "17 mois abandonnés au seuil de l'Antarctique". Vers 1850, la goélette l'Aventure fait route vers l' île Crozet, appelées autrefois l'ile Marion, cet archipel aride et glacé perdu à 4000 kms de la terre dans l'océan indien. Des contrées peu recommandables. L'histoire est sombre. Le bateau avec un équipage de 16 hommes transporte de l'huile d'éléphants marin, gros phoque de 6 mètres de long et un poids de 3 tonnes. Une denrée rare. La vie est rude sur les navires baleiniers. L'histoire raconte leur naufrage et surtout l'abandon des hommes sur une terre inconnue. Entre 1824 et 1863, les armateurs français ont perdu 47 bâtiments pendant les campagne de pêche. deux baleiniers de Dunkerque, trois de Dieppe, trois de Nantes et les autres du port du Havre. Ils ont péri dans cet endroit loin de tout.
Dés la fin du XIX eme siècle, des réserves de vivre s étaient entreposées en différents points des terres australes par les navigateurs de passage dans le but de venir en aide aux équipages en difficulté. Aujourd'hui, quelques bateaux pêche sillonnent dans les parages et quelques bâtiments de la marine sinon des voiliers qui font le tour du monde.
Entre la pointe de l'Amérique du Sud, la Nouvelle-Zélande et la Tasmanie, les dépressions peuvent donc devenir très intenses et au niveau du 40eme et 50 e parallèles sud, la vitesse du vent à ces latitudes peut atteintre 50 noeuds avec des grandes vagues dangereuses de plus de 8 mètres.
Et c’est dans ces conditions que les leaders naviguent, Charlie Dalin (Apivia) plutôt le long du 40° Sud dans un flux de secteur Sud-Ouest puissant sur une mer encore très agitée, tandis que Louis Burton (Bureau Vallée 2) a choisi une trajectoire plus méridionale, plus « engagée » aussi, plus animée avec près de trente nœuds de brise sur des vagues de six mètres, le long du 42° Sud. Leurs routes devraient converger après le passage de l’archipel de Crozet, situé à l’intérieur de la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA) relevée en raison de la présence d’icebergs décelés par CLS en collaboration avec le CNES. Bref, le champ tactique va être un peu plus ouvert une fois passé le 51° Est, mais il est fort probable que les solitaires de tête ne plongent pas si Sud vers les Kerguelen, pour éviter les souffles malveillants qui règnent autour de l’archipel. Pour en savoir plus sur la course, voir le site Vendee globe.com