De la Corogne à Vigo
Après l'épreuve du golfe de Gascogne, le calme après la tempête annoncé sur Windy, le site météo des marins, je relisais l'histoire de vol de nuit de St Exupéry. Installé dans le cockpit sous un ciel doré, avec la conscience tranquille des jours heureux, rompu de trois jours de manoeuvre dans le gros temps, je dégustais un bon café avec trois copains dont l'un s'était embrouillé avec ses calculs d'eau douce et de gasoil en accusant les fausses quantités des réservoirs.
La dernière nuit était calme. On veillait à la radio VHF en se relayant par deux pour éviter les bateaux de pêche facilement reconnaissables par leur gyrophare orange. Les étoiles donnaient un sentiment de grandeur sous une voute noire profonde et de temps en temps, elles s'éteignaient au passage des gros nuages poussés par le vent du nord. Dans la pénombre, le silence était troublant et abstrait. Nos discussions portaient sur nos souvenirs d'enfants. L'école buissonniere et nos premières relations amoureuses.
Au petit matin, un brouillard côtier nous compliqua l'approche des rias d'el Ferrol avec un vent de moins de 10 noeuds. Le courant porta à l'est et la marée du port de référence de la Corogne que nous avions enregistré sur le SHOM nous indiqua une amplitude de vive eau de 3 mètres vers 5 heures.
On approcha doucement grâce à notre GPS et aux relèvements sur la carte du SHOM (7598) pour parer tous les dangers en tenant un cap au 145°. Eviter de s'approcher du Banco Yacentes surtout par gros temps. Avec ce foutu brouillard, impossible de voir la tour de Hercule qui culmine à l'entrée de la Corogne, ni les feux d'alignement du port. On décida donc de suivre un pêcheur local qui rentrait à petite vitesse dans la passe en doublant la bouée jaune de la ria de la Corunia à 6 heures précises. Au moteur, nous avons mis l'ancre à l'écart des corps morts du coté NE du Castillo de San Felipe en attendant une éclaircie pour rentrer dans le port.
La Corogne est un lieu bien connu des femmes et de hommes convoyeurs de bateaux et un point relais pour descendre vers le Portugal quand le cap Finistère fait barrage. C'est une grande ville de la Galice qui offre de bonnes communications, autoroutes et aéroport. La vieille ville est pittoresque avec des petites rues étroites à l'espagnol et surtout de nombreux petits restaurants typiques. Picasso en a été le témoin dans sa jeunesse où, à treize ans, il a commencé à peindre les gens dans la rue en séchant les cours de l'école.
La Corogne propose deux marinas principales dont la Marina Nautico bien située par rapport à la ville avec 3 grands pontons visiteurs. Il faut contourner le brise-lames en fixant le cap sur Castillo de St Anton. Tres beau Yacht club. La 2 eme Marina Corona réputée accueillante, elle aussi au pied de la ville, repérable avec sa tour en forme de poteau de rugby et, 3 eme marina, la marina Seca plus éloignée tout au fond de la ria, pas vraiment adaptée pour la plaisance. Il est déconseillé de jeter l'ancre à l'abri du brise lame, c'est une partie vaseuse, en revanche, la zone de mouillage autorisée se trouve au fond du port. Le mouillage de la Playa del Burgo est pratique sans danger par beau temps mais attention à la houle des coups de vent de NW.
L'arrière pays de la Corogne est magnifique à parcourir à pieds ou en bus. C'est une région sauvage, un peu comme en Bretagne. Les randonnées vers St Jacques de Compostelle sont bien balisées.
Le climat de la Galice est comparable à celui de la Bretagne mais plutôt plus chaud.
A suivre ... Les beaux mouillages de la Galice