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Publié par Roland Fardeau

Lipari et Vulcano, les deux îles à explorer.

Prévision d’un appareillage à l’aube dans un joli dégradé de rose. Un spectacle unique aux éoliennes. Mais avant de lever l’ancre, petits contrôles de routine comme un commandant de bord qui est obligé de faire son checking avant de décoller. Au menu. Le niveau d’huile moteur, tension de courroie, filtres, puis fermeture des hublots de coque, coupure du gaz, rangement des affaires dans leur logement et contrôle des gilets de sauvetage. Paré.. Non pas encore. Mise en route des instruments, du pilote automatique et contrôle de la VHF sur le 16 pour écouter un bulletin météo ou jeter un œil sur le site Windy avec le portable. Tracer sur la carte la route à suivre. Encercler les dangers. Même si les distances sont courtes, ne rien laisser au hasard. On le verra plus loin. Sur votre carte électronique, zoomer au maxi en suivant votre tracé de route pour bien voir les dangers. Aux éoliennes, il y a quelques rocs au milieu de nul part. Petit tour sur le pont pour vérification du gréement, des manilles, des anneaux sur les poulies, des drisses … un coup d’œil sur la coque et enfin passer en revue les bouts et écoutes qui ne traînent pas dans l’eau. Tout çà prend environ vingt minutes.  Et c’est important pour l’entretien du bateau, la sécurité en mer et, comme nous le verrons plus loin, être opérationnel rapidement en cas d'orage avec 50 noeuds de vent. 

 

C’est parti. Grand voile hissée face au vent, Génois déroulé à caresser le souffle d’air dans le bon sens du penon.  Notre voilier va faire route vers Lipari, notre 6 éme île à découvrir, laissant à regret notre belle escale au Stromboli. A 7 nœuds, le sillage blanc comme la neige tranchait la mer d’un bleu azur profond. Nath tenait le cap au 195 et vent de travers, le voilier bien réglé entre GV et génois débordés allait se caler en une légère gîte plutôt confortable. Comme tout le monde, nous avons été obligés d’appareiller tôt pour profiter d’une température assez douce fuyant à l’est la montée en puissance du soleil et l’ouest la brise de mer qui se renforcera brutalement dans l’après midi (en général vers 14 h). Note d’avertissement. On dit qu’aux Éoliennes, le temps ne prévient pas. Le vent peut monter à 50 nœuds d’un coup. A Lipari, bien mouillé par 15 m sous le château, le vent est monté d'un coup sous un orage d'enfer, embarquant un voilier de 20 tonnes sur notre voilier et trainant notre ancre dans sa fuite. Seule solution, larguer l'ancre à regret et partir au large. Sur le 16, des may day en continue. Plus de frayeur que de mal. Des chandeliers tordus, des ancres restées au fond, des étraves enfoncées. 

Retour à notre traversée. Abrité sous notre taud de cockpit, Nathalie moyennement rassurée par une petite embardée au cap Monaco qui se situe à l’ouest du volcan, prenait pourtant plaisir à barrer en suivant les indications des écrans, la forme des vagues et les oscillations des pénons sur le génois. Pas de signe de mal de mer. Alignant notre étrave sur Panarelli en naviguant à vue vers son versant nord, la mer se formait de vagues capricieuses. 2 heures plus tard, au niveau du passage entre lîle Basiluzzo et Lisca Bianca, changement de conditions. Une mer croisée inconfortable. Comme indiqué précédemment, nous restons vigilant car lespetites roche sortent de l’eau et elles sont sur notre route. Bien regarder non pas le sondeur mais l’horizon. 

12 milles plus tard, à l’heure de l’apéro dégustant un excellent Corvo, vin rouge Sicilien accompagné de plats traditionnels à basse de fruits de mer, aubergines, haricots puis jambon de parme, oranges, citrons et melons du marché local de notre dernière étape, nous atteignons le Capo Rosso de  Lipari. Le Spiagge blanche. L’un des mouillages le plus connu de tous les italiens. Devant les ruines d’une carrière blanche de pierre ponce, une vieille histoire s’est éteinte grâce (à cause) de l’Unesco. Il reste une eau transparente qui se reflète sur du sable blanc sous le soleil de la méditerranée. C’est Nino, un quadra qui est né à Canneto, un homme nostalgique dont le grand Père faisait partie des 1200 personnes qui ont travaillées dans ces carrières. Une grosse entreprise locale qui  faisait vivre plusieurs villages. Nino regrette ce temps là. Maintenant tout le monde est parti à la ville. Bon. Moteur jusqu’à notre escale du soir à Lipari.  Au choix, 5 pontons privés qui s’étalent devant la ville. Les prix varient de 75 euros à 90 euros. C’est comme dans les restaurants, les vigiles au bout du ponton vous hèlent avec de grands signes. Lipari services a été notre escale ravitaillement. Bon accueil et bonne prestation. Électricité, eau courante à volonté et en plus ils vous aident à vos amarrer.  La vue sur les remparts est splendide. Château et musées dominent la baie.  Comme partout, les guides ne manquent pas surtout en été. La ville est étonnante et çà vaut le coup d’oeil. Nuit un peu agité avec le ressac. Bon mais après un tonneau de Rosso, on dort bien. Le lendemain, pour les amoureux de montagne, promenade autour de l’île en scooter en se lançant à l’assaut des routes en lacets avec escale dans un bon restaurant au cœur de l’île. Lire le routard qui ne manque pas de bonnes adresses. 

 

Vulcano, notre dernière escale. La plus étonnante. La plus dangereuse aussi. D’emblée, une odeur de souffre comme des œufs pourris allait nous prendre aux narines à ½ mille de l’île. Pas d’oiseaux en vue. Au nord, le petit volcan de 102 mètres, Vulcanello, dont les abords sont sans danger qu’il faut contourner à l’est pour atteindre une jolie baie à Porto di Lavante. Face à nous, le grand méchant volcan qui crache ses poumons en fumée noséabonde. L’apocalypse. D’après, les vulcanologues, Il paraît qu’il est aussi dangereux qu’un terroriste qui peut allumer une mèche sans prévenir. Mais, pour le moment, il était bien sage. Le mouillage se fait devant la plage en cherchant au mieux une place entre les bateaux et le grand quai des ferries. La profondeur passe rapidement de 10 m à plus de 30 m et sous le bateau, l’eau fait des bulles comme une bouteille de champagne! Ici, beaucoup de touristes qui viennent à la journée pour les fameux bains de boue contre les problèmes d’artrite et la petite ascension du volcan qui se fait en une heure chrono. La haut, très joli panorama sur Lipari, la mer, les pics de la formiche et les deux baies de Vulcano qui se font face, Porto di Ponente et Porto di Lavante.  

On peut s’inspirer du roman d’Alexandre Dumas. Il a passé du bon temps dans les îles mais surtout à Palerme au temps de Garibaldi et ses hommes rouges. 

Le chantier Artemar a été notre partenaire pour ce périple. Une aide précieuse d'un chantier Sicilien à recommander. 

 

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