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Publié par Roland Fardeau

Mon centurion 37 à Corfou.
Mon centurion 37 à Corfou.

Articles Roland Fardeau/ Corfu

2 heures et demi de vol depuis Paris, c’est court. Carte en main avec les instructions nautiques sur les genoux, il nous informe d’abord sur la sécurité en bateau, les règles de navigation en Grèce, l’étiquette de bonne conduite à respecter, l’assistance en cas de danger, les bonnes pratiques entre navigateurs. Ensuite, les coins à visiter, là, il en connaît un rayon. Les restaurants typiques à ne pas manquer, les mouillages les plus sympas, et aussi ce qu’il ne faut pas faire, les chenaux à respecter, les calculs de hauteur d’eau et surtout il nous avise de ne pas naviguer de nuit. Sa passion nous fait rêver de vent, de silence, du bruit des vagues et surtout de la chaleur. « Si vous avez 8 jours, faîtes du sud, Corfu, Paxos, Antipaxos puis remontez au nord le long de la côte de Parga, Pylon et Kalami. En 15 jours, descendez en escales jusqu’à Lefkas, Nidri puis remontée au nord par Parga. » Certains font 8 jours en voilier d’autres complètent par 8 autres jours en voiture + hôtel. L’intérieur de la Grèce est fantastique. Villages, ruines archéologiques, routes de bord de mer, baignade, soleil. Siçà vous tente, faîtes un tour par l’Albanie. Tout un programme qu’on ne peut pas explorer en une seule fois.

 

1er Conseil de Johnny Adams: Diner chez Zorba dans le petit village de Kondokali à 2 mn de la marina de Gouvia. Un régal, copieux et pas chère. Ambiance grecque. Tables typiques. La cuisine à Corfu vient de son influence entre l’occident et l’orient. Les îles ioniennes ont servi de passage à toute une population vénitienne, anglaise et même française. C’est une cuisine copieuse basée sur les fruits et les légumes méditerranéens avec poivrons, huile d’olive, aubergines, agrumes avec des saveurs très parfumées en épices. Avec l’ouzo, la salade grecque, le tzatzaki à base de yaourt, les salades d’aubergines, les œufs de poissons ou purée de pois chiches. Corfu, de par son histoire et son terroir au milieu de sources et de rivières, offre une cuisine grecque de grande renommée. Sans oublier ses petits poissons marinés que le chef recommande.

 

Notre ange gardien, fait équipe à trois avec Emily, plus spécialisée The Moorings et Andrew, le technicien. Le week-end, c’est d’habitude l’effervescence sur le ponton Sunsail. Les clients qui, le visage bruni et la peau bronzé, sont de retour de leur semaine de croisière rient de bon cœur en racontant ce qu’ils ont vus pendant leur navigation : les plus beaux mouillages, les bons restaurants, les nouveaux amis rencontrés. Ils arrivent pourtant fatigués mais repartent heureux. Ils en parlent émerveillés, les yeux brillants. Ils nous disent vous serez reçu par des gens chaleureux. Vous entendrez « Ya sas « pour vous accueillir.

Conseil de Johnny Adams : le voilier, monocoque performant et récent, facile à manœuvrer, (certificat de navigation obligatoire), confortable en 3 cabines est apprécié pour cette région. Le mode d’emploi du bateau est simple. Retenir que la sécurité est le point fort de Sunsail. Chaque cose à sa place : les brassières, les fusées, le radeau. Le chef de base laisse son numéro de téléphone. Sa priorité : répondre à chaque demande même au fin fond d’un mouillage.

Lundi, superbe mouillage à Kalami et visite de la ville de Corfu

A 8 milles au nord, route vers le petit port de Kalami pour déjeuner au bord de l’eau devant notre voilier Sunsail.

Conseil de Johnny Adams : descendre au restaurant White house. Facile à voir au fond de la baie de Kalami. Une bonne table simple mais vraiment bon avec une cuisine traditionnelle grecque. Pour s’ancrer, n’oubliez pas de mettre beaucoup de chaine car les fonds sont profonds. Utiliser le guindeau avec le moteur. Des conseils précieux car un grain sous orage nous surprend brutalement. L’ancre tient bon mais il faut trouver un abri plus calme. Le temps s’éclaircit et le soleil réapparait. Le vent se calme très rapidement. Notre voilier est bercé par le doux clapot de la baie accroché de nouveau à son ancre protectrice. Tard dans la journée, on se décide à lever l’ancre jusqu’au port de Naok YC harbour sous la forteresse de Corfu.

Conseil de Johnny Adams : Pour votre première journée, il faut visiter la vieille ville de Corfou marquée par l’influence des vénitiens. Une cité romantique à la française, des maisons coloniales anglaises, des rues chargées d’histoire avec des terrasses bondées le soir. Ne pas manquer les forteresses et la citadelle, la grande place créée sous le premier empire inspirée de la rue rivoli à Paris et l’étonnant terrain de cricket en plein centre.

Partout cette même gentillesse qui nous surprend. Une pluie fait reluire les pavés comme une toile de maître. Visiter pour quelques euros le musée archéologique, le musée d’art asiatique ou d’art bysantin. Dans cette ville, il faut se perdre dans les petites rues pour regarder l’activité marchande, admirer les hôtels particuliers, boire un verre d’eau fraiche, repartir au gré de votre envie, passer une tête dans les magasins pour acheter de l’artisanat en bois d’olivier, rentrer dans une église orthodoxe, se laisser tenter par une bonne table grec. Passez voir pour son cachet l’hotel cavalieri du XVII e siecle avec sa belle vue sur le port, l’ancienne forteresse et ses tours. Comme nous, vous vous direz « tiens on est déjà passer par là ». La logia de l’hotel de ville est d’époque sur une grande place bordée de restaurants. Les festivités du 15 aout se fête dans toutes les églises et les monastères. Dans le village de Kassiopi, la fête dure même toute la nuit.

 

Mardi, naviguer vers la superbe ile de Paxos au sud

Cadeau du ciel, le soleil annonce une belle journée. Sunsail déconseille de passer côté Ouest. Cette terre tout en longueur en forme de botte comme l’Italie entourée d’eau couleur émeraude s’étire sagement le long de la côte grecque . La navigation sous le vent de l’île de Corfu est mieux abritée des vents, les belles plages et les beaux mouillages se succèdent.

  1. de Johnny Adams : Entre Corfu et les îles, la navigation est à vue et sans danger. A Lekka au nord de Paxos. « Lovely place », l’entrée de la baie est bien indiquée. A faire absolument. La végétation est belle, verte dans un cadre respecté sans construction. Les tavernes sont réputées.

Effectivement, le paysage de l’île est authentique. 2 milles déjà que nous avons mis les voiles. De travers au vent. Nath a pris la barre pour se familiariser. Elle se sent à l’aise. Un éclat de lumière dans ses cheveux. Des petits détails qu’on prend le temps de regarder. Le soleil commence à noircir sa peau. Le vent nous décoiffe. Elle sourit. Heureuse dans ce moment de navigation sous génois et grandvoile. On regarde le ciel bleu. Idem pour la mer. Ses yeux verts sont doux. Il y a des mots qui viennent naturellement sur un voilier : beauté, silence, nature, joie, nouveau, bonheur. Il y a des journées parfaites quelques fois, c’en est une. Le vent est sain.

 

Arrivée à Lekka, dans un mouillage de rêve, on apprécie le grand frigo du Sunsail 41. Apéro bien frais et fraicheur des salades. Devant nous, dans les hauteurs, des champs d’oliviers et des maisons cachées par les grands cyprès typiques des îles ioniennes. Notre joli voiler est idéal pour mouiller par 3 mètres d’eau au fond de la baie bien protégée des vents du sud et du nord. Le chef de base nous a bien expliqué tout le fonctionnement du bateau : Le guindeau qui fonctionne avec le moteur, les vannes du WC ( au moins 20 coups de pompes), le circuit électrique, le coupe circuit du gaz, l’eau chaude pour la douche et le système d’évacuation.. et si on n’a pas tout compris, il nous a remis un mémo complet avec son numéro de téléphone au cas où. Ils ont le service dans la peau chez Sunsail. Ce soir, diner au village de Lakka. Parfum et petite robe de soirée. L’annexe nous glisse jusqu’à la Taverna Pounentes. Cuisine traditionnelle : Artichaut poids frais et boulettes de bœuf à la sauce tomate. Fossette qui sourir de bonheur. Disussions autour d’un verre de vin d’Antipaxos. Invitation à bord pour un dernier verre. C’est important la solidarité en mer et au port. Et puis une nuit profonde dans les draps sunsail.

 

Mercredi, ne pas manquer le joli petit port de Gaïos dans l’île de Paxos

 

Conseil de Johnny Adams Comme à Corfu, les plages et criques abritées sont à l’est de l’île de Paxos. Visiter Gaïos, le port principal de Paxos. Dans les rues, sur la jolie place de l’église, la succession de bars regroupe une jeune clientèle qui piaille en terrasse mais en fonction des gouts, on retrouve des tavernes plus calmes près du port.

 

Splendide lumière du matin sur notre mouillage au nord de l’ile, un café et un yaourt grecque, on lève l’ancre, hisse les voiles, borde le génois et cap sur Gaïos le long de la côte. Malgré une inexpérience en navigation, rien de fâcheux ne peut arriver avec ce Sunsail 41’. Sur une mer quelque peu tourmentée, à chaque embrun sur l’étrave, on vibrait agréablement au rythme des virements de bords. Nos regards portent sur les versants à pic de Paxos qui plongent dans l’eau, les petites criques qui donnent envie de se baigner, les quelques maisons cachées par de grands cyprès, le passage furtif devant le joli port de Làkka pour la photo et 1 heure plus tard, on rentre dans le chenal sud obligatoire de Gaïos sous deux ilots Panayia et Nikolaos. C’est magnifique. Petit trafic de pêcheurs. Quai aménagé et manœuvres au moteur entre deux voiliers. Maintenant, plus rien ne presse quand le bateau est amarré. Randonnée, vélo ou location d’un scooter au village prés du grand parking chez … et petit tour autour de ce paradis terrestre peu accidenté.

 

Conseil de Johnny Adams Dans les petits villages, les Grecs sont très accueillants. Les maisons sont toutes fleuries. La nature est verte : vignes, pins, oliviers. Au sud de Gaïos, porto Spoutzo, une escale facile entre 2 îles et Mongonissi Beach, une bonne taverne les pieds dans l’eau. Cuisine grecque, poissons frais. En été, il faut réserver. A l’ouest de l’île, les petites routes serpentent entre les oliviers, les villages. Pas de mouillages de ce côté mais un beau panorama.

 

Jeudi, mouillage de rêve à Anti-Paxos et navigation vers Prevezza

 

Le génois se gonfle et le voilier accélère avec la complicité du vent du large. Au portant vers Anti- Paxos, un ilôt surprenant sous un ciel éclatant. Passage de la pointe Gremos. Le voilier longe la côte toute proche. Dans notre sillage, une mouette joue avec notre annexe. On borde la Grand voile. La vie est belle. On file à 6 nœuds. Puis, le vent tombe devant le petit port de Omos agrapidias. Ici, le climat est doux. Cet ilot sent bon la verdure et les fleurs. La température dépasse les 20 ° et l’eau cristalline invite à la baignade devant la plage de Vrika. C’est un petit paradis. Peuplé seulement d’une centaine d’habitants, on reste sans voix devant ce défilé de beauté naturelle. Fin d’après midi, appareillage pour 30 milles de navigation vers Prevezza. Long bord sous pilote avec vérification des fonds à notre arrivée à cette ville étape historique à l’intérieur d’un grand lac.

Conseil de Johnny Adams Le chenal d’entrée est à respecter entre les bouées et attention au du courant de la passe du golfe d’Amvrakikos.

 

Vendredi – Navigation flemmarde.

Dés la première heure de la journée, le soleil est toujours aussi coopératif et surprise du matin, notre voilier amarré à quai est entouré de pêcheurs grecques qui vendent le poisson de la nuit. 5 euros le kilo. Sans trop s’attarder aux plaisirs du port malgré les visites touristiques et historiques à faire à 6 km en taxi à la cité d’Octavius sur le site Necrolopis, on met les voiles jusqu’à Lefkas.

 

Conseil de Johnny Adams Peu de gens font le tour du golf de Amvrakia. Pourtant, c’est une croisière agréable jusqu’à Vonitsa. Voir le château et le site historique. Petit port tranquille où on peut mouiller le bateau à quai.

 

Le vent de Sud- Est nous appelle pour faire quelques milles jusqu’à Lefkas. Bâbord amures, je borde le génois pour passer l’enfilade de bouée à la sortie du golf devant Cleopatra marina. Coup d’œil sur le sondeur. 8 m, parfait. On navigue à 5 nœuds vers Lefkas. A la barre on ressent bien le bateau. Une navigation flemmarde avant notre escale à Lefkas.

 

Samedi, temps libre pour visiter Lefkas

La marina de Lefkas est si impressionnante qu’elle cache presque la belle ville de Lefkas. Surtout le ponton de 100 m exclusif Sunsail et The moorings qui aligne plus de 95 voiliers aux couleurs des deux compagnies. A notre arrivée, accueil de l’équipe Sunsail. Documents du bord. Charge à quai. Plein d’eau. Prêt pour visiter Lefkas. Pour les plus courageux, marcher 7 km environ depuis la marina jusqu’à la grande plage de Gyra beach (Kitesurf, baignade, jeux pour les enfants, bar de plage) puis faire le tour du western lagon. La vue est exceptionnelle. Visiter la Ai Yannis church. Sinon, se balader dans les rues très étroites de Lefkas, ville datant de la période anglaise, caractéristiques du temps médiéval. Les maisons ne sont pas comme ailleurs. Colorées, tôles peintes, tonnelles fleuries. Visiter les muséum, églises, château. Pour boire et manger, les petites places sont animées par les enfants et les Restaurants sont nombreux. Nous conseillons de se restaurer à la taverne lighthouse dans le vieux lefkas. C’est une Cuisine traditionnelle ou le restaurant EY ZHN dans la vieille ville. En aout, le festival d’arts et de littérature est un évènement dans toute la ville.

 

2eme semaine

 

Dimanche, belle navigation tranquille vers le sud

 

Au moteur, prendre le long chenal sud à la sortie de la marina de Lefkas. Viser entre les bouées en serrant plutôt à tribord, croiser ceux qui remontent comme sur une route à deux voies, et à la dernière marque, liberté de naviguer selon l’humeur du jour ou l’inspiration du moment. Sans se presser, on hisse la Grand voile, étarque la drisse et les petites risées font glisser notre étrave sur cette eau d’un bleu profond. Dans le carré, la chaleur est supportable grâce à la ventilation des hublots. Les voiles se dégonflent, moteur et en contournant l’ile privée de Skorpios, le petit paradis grec de Athina Onassis, le décor sous nos yeux est somptueux. Au sondeur 80 m. Pas de risque. En mer ionienne, c’est un avantage, on peut raser la berge. Les fonds sont toujours profonds même aux abords des îles. C’est une belle journée pour recharger les accus. Tout est paisible et nos esprits se reposent. 7 milles plus tard, escale sur l’île de Meganisi pour la soirée dans la jolie baie de Spartakhori. Le village fleuri bien entretenu est haut perché avec un point de vue magnifique sur les îles. Ca mérite le détour. Amarré pour la nuit au quai flottant devant la Taverne Spilia, juste en dessous du village. Deux autres tavernes avec quai sont aussi bien : porto spiglia et Asteria. Leur cuisine n’est pas chère et en plus vous ne payez pas le ponton ni l’électricité. En été, mieux vaut arriver tôt. Le soir, on quitte le voilier pour une marche à pieds par un petit sentier de montagne pour rejoindre le village de Spatakhori. Vue magnifique sur Skorpios et Lefkas. De petits bateaux partent en pêche pour la nuit. Les tavernes s’allument. La vie reprend une autre dimension.

 

Au lendemain matin l’ombre des cyprès est rafraichissante. La mer ionienne se montre toujours aussi belle. Le vent comme d’habitude assez faible vient du NW le matin jusqu’à 14 heures puis se renforce à l’ouest jusqu’enfin d’après midi. Pendant deux jours, notre voilier serpente d’une baie à l’autre, il y a en a 6, entre Vathi et Kato Elia, bien sûr à la voile sur une mer plate. On est exactement dans les conditions de rêve pour apprécier les performances du voilier. Au louvoyage, sans forcer, le petit génois passe d’un bord sur l’autre. On tire des bords jusqu’aux fonds des mouillages qui sont indiqués sur le guide anglais de Rod Heikell. Les tavernes ne manquent pas. Le soir, celle de Karnayo nous offre un bon diner de poisson frais au port de Vathy. Juste avant la tombée de la nuit, on choisit d’appareiller vers une crique isolée. Petit bain de minuit dans la solitude la plus pure.

 

Plus au sud de Meganisi, retrouver les ports et mouillages d’Ithaque sur les traces d’Ulysse. D’après l’odyssée d’Homère, le poème relate une autre belle croisière en mer égée. Voir Cythère ou la Céphalonie. Mais c’est L’Albanie, toute proche de Corfou qui attire notre attention. En remontant vers le nord, passage de Lefkas, cap sur Paros. 35 milles au portant avec un vent soutenu mais agréable. Anti-Paros n’étant pas recommandé pour y passer la nuit, c’est donc une arrivée le soir devant le port de Gaïos. On décide de rester à bord simplement pour prendre le temps. Le four est déjà en route. Deux petites cuisses de poulets au citron vont mijoter pendant 2 heures. Pendant ce temps, on se jette à l’eau avec palme et masque. L’air du soir est agréable dans le cockpit autour d’un vin blanc de l’île Anti-Paros qui sera notre prochaine escale demain.

Anti-Paros pour profiter de la nature

Debout tôt. Ancre relevée. Grand Voile hissée. Génois bordé. Cap sur Anti-paros à moins d’une heure choisissant de mouiller devant le seul petit port de l’île. Tellement petit et peu profond qu’une dizaine de barques se balancent au gré du vent. 10 heures, baignade et annexe pour débarquer sur le petit quai en béton. Chaussures de sport et sac à dos. Bouteille d’eau fraiche en main et on part attaquer les petits sentiers de l’île qui montent à pic. Surprenante végétation loin de la civilisation moderne. Cyprès, oliviers, vignes, genets, bougainvilliers, jasmin. Quelques maisons habitées avec de belles tonnelles de vignes mais peut être à cause de la crise grecque, beaucoup de demeures paraissent abandonnées. On rejoint rapidement l’autre côté sauvage de l’île et on découvre un univers préservé. Oiseaux. Falaises tombantes. Criques. Tout est beau. Les sentiers nous font faire le tour de l’île jusqu’au sud proche du phare. Au passage, des vignes sont entretenues. Un homme sur une mobylette nous fait signe. On goute le vin du coin. Excellent cru. On recherche l’ombre d’un cyprès pour avaler un sandwich préparé sur le bateau. Odeur, parfum. Ici pas de pollution. Retour à bord, petit tour en annexe ( à la rame pour ne pas effrayer les oiseaux de mer) sur une mer qui se repose en chatouillant les grottes au ras de l’eau. Fascination. Deux autres voiliers s’ancrent près de nous, musique à fond puis un Yacht à moteur. On repart pour retrouver un mouillage plus serein. Tranquillement, on cape sur les quelques îlots au sud plantés sur une eau transparente. Barre à tribord. Direction côté Ouest, la partie sauvage de l’île. On suit une ligne de sonde qui indique 5 m pour rentrer dans une longue baie en alignement 115 ° du phare. De nouveau, mouillage entre deux falaises. C’est le paradis des oiseaux que nous avons dérangés. Farniente, baignade, lecture. Les heures passent tranquillement. Quelques nuages inquiétant nous rappellent qu’il faut appareiller. Le vent commence à souffler. Sous grand voile et moteur, face au vent et aux vagues, on longe la côte puis cap au 30 pour passer entre Paros et Antiparos et aller se réfugier au mouillage de Lakka. Soirée tranquille à bord. Poissons sauce piquante. On se sent transformer par le rythme de la croisière. Plus rien ne presse. Pas de téléphone portable. Juste suivre son instinct.

 

Jeudi et vendredi Navigation entre la Grèce et l’Albanie

 

Vers 11 heures, le vent forcit en direction du nord. Sous voilure réduite, le voilier fonce à 7 nœuds en croisant un ferry au large de Corfu. On admire le paysage verdoyant qu’on ne trouve nulle part en Grèce. Un paysage qui défile doucement puis c’est au tour des côtes de l’Albanie de nous montrer sa beauté. On se sent bien parce qu’il fait beau. Face à nous, au loin, les montagnes sont impressionnantes. L’Albanie est un pays qui commence à s’ouvrir au tourisme mais le chef de base ne nous recommande pas d’y séjourner pour des raisons administratives. Juste naviguer le long de la côte pour admirer les beaux mouillages. L’Albanie est encore plus beau sans doute parce que le tourisme n’a pas encore abimer ce coin de tranquillité. Dans une baie protégée, pas une ride sur l’eau juste le sillage de notre voilier qui peine sous voile. Nous veillons quand même au fond avec le sondeur et la carte. L’eau est tellement transparente. Une petite halte au mouillage de midi pour voir de plus prés le port de …. Verre de vin. Lecture. Un oiseau se laisse porter par le vent, virevolte au dessus du mât puis redescend en vol plané. Quelle chance de pouvoir voler aussi facilement. En soirée, on met les voiles pour traverser le golf vers Corfu, notre dernière navigation avant de rejoindre en soirée la base Sunsail de Gouvia.

 

15 jours en vacances à Corfu et Lefkas sur un voilier, c’est génial. Même s’il est difficile de résumer cette belle croisière dans les mers Ionienne par un ton touristique, notre récit de navigation tout simple permet de prendre quelques idées sur le charme des îles ou la beauté de ses paysages purs et vierges. Ici, il existe une communion forte avec les gens, le voilier et la mer.

mail r.fardeau@orange.fr

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