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Publié par Roland Fardeau

Bien se préparer pour ne pas mettre en danger les sauveteurs en mer !

Lors des grandes soirées d’hiver, je prends le temps de relire tranquillement le règlement international pour prévenir les abordages en mer qui fixe des règles pour tous les bateaux, du bateau à moteur de plaisance au cargo de 5000 tonnes navigants partout dans le monde. Le contenu et son orientation permettent, d’une part d’assurer la sécurité du bateau et d’autre part, de ne pas mettre en danger la vie des marins. Vous trouverez en librairie maritime ou sur le web (Amazon) le livre de la RYA sur les RIPAM ou Colreg. Ne pas sous estimer cette partie. J’ai vu les rapports de la SNSM sur des sauvetages qui auraient été évités si les rescapés étaient au bon endroit dans un chenal, réduisaient la vitesse dans la brume ou ceux qui ont confondu les feux d’un navire prioritaire.

 

Le Règlement international pour prévenir les abordages en mer (RIPAM) s’apprend par cœur et il est indispensable dans sa table à carte. Que faire quand on se trouve en face d’un cargo à manœuvre restreinte, des chalutiers ou un bateau pilote, dans un chenal ou en mer : ses codes, la conduite à tenir, vos responsabilités en cas de visibilité réduite, les applications envers les bateaux, les feux de navigation spéciaux, les sons dans la brume et les signaux en mer. En Suisse, pour naviguer, il faut impérativement passer des tests, pratiques et théoriques. C’est un permis mer, appelé permis B en suisse, qui est enseigné l'hiver en 15 leçons de 2 heures en cours du soir, plus deux samedis matin. C'est généralement pour les voiliers. On peut même apprendre sur ordinateur au coin du feu en répondant directement aux questions. Pour les cours enseignés, le matériel est fourni et coûtent environ 400 euros. Un Suisse ne partirait pas en mer sans avoir participer à ces cours. Et, ce n’est pas la mer à boire. De plus, le candidat à deux ans pour présenter une attestation de parcours, justifiant de mille miles en mer sur un bateau à moteur ou un voilier de plaisance avec un skipper. On exige même un certificat de la vue et des certificats de radio. 

Alors nous les Français, pour la sécurité du bateau dont on est responsable de jour comme de nuit, il est important de connaître les 38 règles du Colreg. Dans le livre de la RYA, Tim Bartlett a illustré ses règles en dessins avec des explications sur les règles de barre et de route, feux et marques, signaux sonores et lumineux. Il existe également quatre annexes contenant les prescriptions techniques concernant les feux et les marques et leur emplacement, le matériel de signalisation sonore, les signaux supplémentaires des navires de pêche pêchant à proximité les uns des autres et les signaux de détresse internationaux.

 

La règle 1 dispose que ces règles s'appliquent à tous les navires en haute mer et dans toutes les eaux attenantes accessibles aux navires de mer. La règle 2 porte sur la responsabilité du capitaine, du propriétaire et de l'équipage quant à l'application des Règles. La règle 3 comprend les Règles de barre et de route . La conduite des navires dans toutes les conditions de visibilité (règles 4 à 10) Aux termes de la règle 4, cette section s'applique dans toutes les conditions de visibilité. La règle 5 dispose de ce qui suit : "Tout navire doit en permanence assurer une veille visuelle et auditive appropriée, en utilisant également tous les moyens disponibles qui sont adaptés aux circonstances et conditions existantes, de manière à permettre une pleine appréciation de la situation et du risque d'abordage". La règle 6 traite de la vitesse de sécurité. Elle dispose ce qui suit : "Tout navire doit maintenir en permanence une vitesse de sécurité...". Cette règle décrit les facteurs qui doivent être pris en considération pour déterminer la vitesse de sécurité. Plusieurs facteurs se rapportent aux navires équipés d'un radar. L'importance d'utiliser "tous les moyens disponibles" est également soulignée dans la règle 7 sur le risque d'abordage qui dispose que l'on doit "éviter de tirer des conclusions de renseignements insuffisants, notamment de renseignements radar insuffisants".

La règle 8 concerne les manœuvres à effectuer pour éviter les abordages. Aux termes de la règle 9, les navires faisant route dans un chenal étroit ou une voie d'accès doivent, "lorsque cela peut se faire sans danger, naviguer aussi près que possible de la limite extérieure droite du chenal ou de la voie d'accès". De plus, les navires de longueur inférieure à 20 mètres et les navires à voile ne doivent pas gêner le passage des navires "qui ne peuvent naviguer en toute sécurité qu'à l'intérieur d'un chenal étroit ou d'une voie d'accès". La règle 9 dispose également qu'un navire ne doit pas traverser un chenal étroit ou une voie d'accès "si, ce faisant, il gêne le passage des navires qui ne peuvent naviguer en toute sécurité qu'à l'intérieur de ce chenal ou de cette voie d'accès". A souligner qu'un navire est tenu de ne pas gêner le passage d'un autre navire et doit manœuvrer sans tarder afin de laisser suffisamment de place à l'autre navire pour permettre son libre passage. Ce navire doit remplir cette obligation également lorsqu'il prend des mesures d'évitement conformément aux règles de barre et de route lorsqu'il existe un risque d'abordage. La règle 10 du Règlement COLREG porte sur la conduite des navires qui naviguent à l'intérieur ou à proximité des dispositifs de séparation du trafic adoptés par l'Organisation. En vertu de la règle 8 du chapitre V (Sécurité de la navigation) de la Convention SOLAS, l'OMI est reconnue comme étant le seul organisme habilité à élaborer sur le plan international des règles portant sur l'organisation du trafic maritime.

On peut juger de l'efficacité des dispositifs de séparation du trafic d'après une étude effectuée par l'Association internationale des instituts de navigation (IAIN) en 1981. Cette étude montre qu'entre 1956 et 1960, 60 abordages ont eu lieu dans le pas de Calais; 20 ans plus tard, à la suite de l'adoption des dispositifs de séparation du trafic, ce chiffre est tombé à 16 seulement. Dans d'autres régions où ces dispositifs n'existaient pas, le nombre d'abordages a augmenté considérablement. De nouveaux dispositifs de séparation du trafic sont introduits régulièrement et les dispositifs en place sont modifiés le cas échéant en fonction de l'évolution des conditions du trafic. Afin d'agir le plus rapidement possible, le Comité de la sécurité maritime (MSC) a été autorisé à adopter et modifier les dispositifs de séparation du trafic au nom de l'Organisation. Il a également été précisé que si un navire était obligé de couper des voies de circulation, il devait le faire en suivant un cap qui soit autant que possible perpendiculaire à la direction générale du trafic.

Je conseille de bien lire la Conduite des navires en vue les uns des autres. La règle 11 et la règle 12 énoncent les mesures à prendre lorsque deux navires à voile s'approchent l'un de l'autre.La règle 13 envisage la situation dans laquelle un navire en rattrape un autre – le navire qui en rattrape un autre doit s'écarter de la route de ce dernier.

La règle 14 porte sur les situations où les navires font des routes directement opposées. La Règle 15 définit les cas où les navires se croisent, et, la Règle 16, les mesures à prendre par un navire tenu de s'écarter de la route d'un autre navire. La règle 17 traite de la manœuvre du navire privilégié.

Pour bien connaître la conduite des navires par visibilité réduite, il faut réagir vite, réduire sa vitesse et déterminer rapidement s’il y a abordage ou pas. cela peut paraître évident, mais par expérience, dans la réalité en mer, on a du mal a évaluer la distance. La règle 19 : tout navire doit naviguer à une vitesse de sécurité adaptée aux circonstances existantes et aux conditions de visibilité réduite. Un navire qui détecte au radar seulement la présence d'un autre navire doit déterminer si un risque d'abordage existe et, si tel est le cas, prendre les mesures nécessaires pour éviter cette situation. Tout navire qui entend le signal de brume d'un autre navire doit réduire sa vitesse au minimum.

Les Feux et marques (règles 20 à 31) sont bien sûr à connaître par cœur. La règle 22 porte sur la portée lumineuse des feux - indiquant que les feux doivent être visibles à des distances minimales (en milles marins) déterminées selon le type de navire. La règle 23 porte sur les feux que doivent montrer les navires à propulsion mécanique faisant route. La règle 24 porte sur les feux des navires remorquant et poussant en avant un autre navire. La règle 25 porte sur les dispositions relatives aux feux applicables aux navires à voile faisant route et navires à l'aviron. La règle 26 porte sur les dispositions relatives aux feux applicables aux navires de pêche. La règle 27 porte sur les dispositions relatives aux feux applicables aux navires qui ne sont pas maîtres de leur manœuvre et aux navires à capacité de manœuvre restreinte. La règle 28 porte sur les dispositions relatives aux feux applicables aux navires handicapés par leur tirant d'eau.La règle 29 porte sur les dispositions relatives aux feux applicables aux bateaux-pilotes. La règle 30 porte sur les dispositions relatives aux feux applicables aux navires au mouillage et aux navires échoués. La règle 31 porte sur les dispositions relatives aux feux applicables aux hydravions.

Les signaux sonores et lumineux (règles 32 à 37) donne des définitions des termes "sifflet", "son bref" et "son prolongé". La règle 33 dispose que les navires d'une longueur égale ou supérieure à 12 mètres doivent être pourvus d'un sifflet et les navires de longueur égale ou supérieure à 100 mètres doivent être en outre pourvus d'un gong. La règle 34 porte sur les signaux de manœuvre et les signaux d'avertissement, utilisant des sifflets ou des feux. La règle 35 porte sur les signaux sonores à utiliser par visibilité réduite. La règle 36 porte sur les signaux sonores à utiliser pour appeler l'attention. La règle 37 porte sur les signaux de détresse. Pour mieux comprendre ces règles, utilisez comme moi des dessins que vous retrouverez sur le livre de la RYA. Le Règlement international pour prévenir les abordages en mer (RIPAM)...  Bonne lecture pour être un navigateur responsable et autonome.

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